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En Ontario, le risque de décès évitable est plus élevé chez les habitants des quartiers les plus défavorisés que chez les habitants des quartiers les plus riches.

11/12/2019

Les Ontariens vivant dans les quartiers les plus défavorisés présentent un risque plus élevé de décès évitable que ceux vivant dans les quartiers les plus aisés, selon des chercheurs de l’ICES, un institut de recherche à but non lucratif qui utilise des renseignements sur la santé de la population pour produire de l’information sur un large éventail de questions liées aux soins de santé.
 
Les travaux, publiés aujourd’hui dans La revue canadienne de santé publique, ont montré qu’il y a eu 124 000 décès évitables dans les régions les plus matériellement défavorisées de l’Ontario, comparativement à 66 000 dans les régions les plus aisées, et ce, de 1993 à 2014. Ces taux étaient généralement de deux à deux fois et demie plus élevés que ceux des quartiers les moins marginalisés, et ces chiffres ont augmenté au cours de la période d’étude.
 
Les chercheurs de l’ICES, de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Institut de recherche Bruyère se sont penchés sur les tendances relatives aux décès évitables en Ontario tout au long de l’étude, qui s’est déroulée sur 20 ans. Ils ont classé dans deux catégories les décès qui étaient évitables :
 
  1. Les décès évitables grâce à la prévention, notamment par la réduction de la consommation d’alcool et de tabac, ou par l’augmentation du taux de vaccination
  2. Les décès évitables grâce au traitement de maladies telles que la pneumonie, l’hypertension artérielle et le cancer du sein.
Entre 1993 et 2014, les décès évitables ont diminué de presque la moitié, en majeure partie grâce aux avancées dans le domaine des traitements médicaux des maladies.
 
« Nous avons observé avec inquiétude que, malgré notre système de soins de santé universel, tout le monde n’a pas pu profiter également des avancées en matière de traitement des maladies au cours des 20 dernières années », déclare le Dr Austin Zygmunt, auteur principal, médecin de famille à Ottawa et résident en santé publique et médecine préventive à l’Université d’Ottawa.
 
Les auteurs ont également constaté que les personnes vivant dans les régions où les difficultés matérielles et l’instabilité résidentielle sont les plus grandes présentaient les taux de décès évitables les plus élevés. Les difficultés matérielles sont liées au revenu, à l’éducation, à la vulnérabilité du quartier (évaluée en partie selon le nombre de familles monoparentales), au nombre de personnes ayant besoin des allocations gouvernementales et au taux de chômage. L’instabilité résidentielle comprend des facteurs tels que le faible soutien social et le fardeau lié à l’habitation, comme le fait de vivre seul, les déménagements fréquents et le surpeuplement.
 
De plus, les chercheurs ont observé qu’en Ontario, le fait de vivre dans un quartier diversifié sur le plan ethnique constitue un effet protecteur contre les décès évitables.
 
« Nos recherches nous permettent de confirmer que l’endroit où vivent les Ontariens et les conditions relatives à leur quartier ont un effet sur leur santé, laquelle a une incidence sur les futurs efforts en matière de santé publique pour réduire les inégalités en matière de décès évitables », déclare la Dre Claire Kendall, auteure en chef, scientifique associée à l’ICES, clinicienne chercheuse à l’Institut de recherche Bruyère et médecin de famille au sein de l’équipe de santé familiale Bruyère.
 
L’article intitulé Neighbourhood-level marginalization and avoidable mortality in Ontario, Canada: a population-based study (La marginalisation à l’échelle du voisinage et les décès inévitables en Ontario, au Canada : une étude dans la population) a été publié dans La revue canadienne de santé publique.

Auteurs : Austin Zygmunt (Twitter : @AustinZygmunt), Peter Tanuseputro, Paul James, Isac Lima, Meltem Tuna, Claire E. Kendall.