Le numérique à la rescousse des médecins de famille pour combattre la désinformation et la réticence à la vaccination
30/08/2021
Les médecins de famille de tout le pays ont décidé d’exploiter
la puissance des communications numériques pour lutter contre la réticence et
les obstacles à la vaccination de leur patientèle, à qui ils transmettent, par
texto et courriel, des ressources sur la COVID-19 fondées sur des données
probantes.
Des médecins du Département de médecine familiale de l’Université
d’Ottawa et de l’Institut du Savoir Montfort de l’hôpital Montfort se sont
associés au Bureau de santé de l’est de l’Ontario afin d’aider les médecins de
famille à gagner leur pari : augmenter le taux de vaccination dans la
population. L’Agence de la santé publique du Canada finance ce projet de 450 000 $
auquel participent 300 médecins de famille, infirmières praticiennes et
infirmiers praticiens.
L’objectif de cet essai clinique randomisé à l’échelle
du Canada? Déterminer les obstacles communs à la vaccination, qu’il s’agisse
des raisons souvent avancées par la patientèle ou de facteurs tels l’âge, la
langue, le niveau d’instruction, la ruralité, le genre ou l’ethnicité. Les
fournisseurs de soins primaires pourront ensuite envoyer à ces groupes de l’information
adaptée à leur situation, par courriel et texto.
« Nous voulons aider les médecins de famille de même
que les fournisseurs de soins primaires à comprendre le point de vue de leur
patientèle et à déterminer si les gens sont vaccinés ou non et, s’ils ne le
sont pas, pourquoi », explique la Dre Sharon Johnston, professeure
agrégée à la Faculté de médecine et chercheuse à l’Institut du Savoir Montfort
et à l’Institut de recherche Bruyère.
« Si nous
comprenons les préoccupations de ces sous-groupes et les obstacles qui les
gênent, nous pouvons amasser des données qui nous aideront à communiquer avec
eux plus efficacement. Nous pourrons ensuite regrouper les patients et
patientes qui évoquent les mêmes raisons pour ne pas se faire vacciner ou
présentent des caractéristiques communes, et leur envoyer de courts messages
sur les vaccins contre la COVID-19, basés sur des sources sûres et pertinentes,
afin de les aider à prendre une décision », ajoute la Dre Johnston.
Les médecins de famille se serviront du Réseau d’information
canadien des cliniques de première ligne (RCIP), un système automatisé de
partage d’information à la patientèle visant à lui faire rapidement part des
nouvelles mesures en place lors des visites en clinique et de la disponibilité
des vaccins (qu’ils soient contre la COVID-19, la grippe ou d’autres maladies)
ou de nouveau matériel d’information sur la gestion de problèmes de santé,
comme les maux de dos. Grâce à un lien vers un court sondage à la fin de chacun
des messages, le RCIP offre un moyen sécuritaire et confidentiel de recueillir les
commentaires anonymes de la patientèle au sujet de son expérience.
« Cet outil aidera les fournisseurs de soins primaires
à communiquer plus efficacement et plus facilement avec leurs patients et
patientes », affirme la Dre Johnston. « Si on sait ce que préfèrent
les gens – par exemple, une consultation virtuelle ou en personne – ou ce qui a
mené à leur réticence envers la vaccination, nous pourrons essayer de
développer un outil qui réduira la charge de travail, leur transmettra la bonne
information et les aidera à prendre des décisions éclairées sur leur santé. »
Il n’est pas rare pour les praticiennes et
praticiens en soins primaires de desservir une patientèle dans un rayon de 100 kilomètres.
Ce projet de recherche innovant se veut ainsi un moyen pour les médecins d’informer
leurs patients et patientes sans nécessairement bien connaître leur région d’attache
ou les services à leur disposition.
Dans les médias :
Project to support family physicians to better fight vaccine hesitancy
CBC All in a Day – le 31 août, 2021