Un groupe de professionnels de la santé du Canada a élaboré le premier guide de pratique clinique de déprescription fondé sur des données probantes visant à réduire ou à cesser l’utilisation des benzodiazépines (BZRA),
29/05/2018
Un groupe de professionnels de la santé du Canada a élaboré le premier guide de pratique clinique de déprescription fondé sur des données probantes visant à réduire ou à cesser l’utilisation des benzodiazépines (BZRA), une catégorie de médicaments souvent prescrite pour traiter l’anxiété, l’insomnie et le stress. Prescrite sur une longue période, cette catégorie de médicaments peut être néfaste et causer une dépendance. Le guide a pour but d’aider le patient à réduire la dose ou à cesser de prendre le médicament sans que cela lui nuise.
Ce guide s’avère un outil pratique conçu pour favoriser une meilleure collaboration entre patients et médecins au cours du processus de déprescription. Cet outil peut aider à retirer un médicament qui fait plus de tort que de bien aux patients.
Jocelyne Drouin-Delowsky s’est fait prescrire du clonazépam, un médicament faisant partie de la catégorie des BZRA. Elle a ensuite dû entreprendre une grande bataille pour que ce médicament ne fasse plus partie de sa vie. « J’ai pris du clonazépam pendant 32 ans », explique-t-elle. « C’était une source de réconfort pour moi. Après avoir commencé à prendre ce médicament, je n’arrivais plus à m’en passer. Ça vous embrouille les idées. »
Grâce à la méthode collaborative de déprescription utilisée par Jocelyne et son médecin, elle a réussi à cesser graduellement de prendre ce médicament.
Des chercheurs ont établi un lien entre la prise de BZRA et des accidents de la route, des problèmes de mémoire et la somnolence diurne. Les adultes âgés sont particulièrement susceptibles de subir les effets néfastes d’une longue utilisation des BZRA.
Malgré les risques qui s’y rattachent, les BZRA font partie des catégories de médicaments les plus prescrits. En 2012, plus de 15 % des Canadiens continuaient de prendre des BZRA et 30 % d’entre eux étaient des personnes âgées. De plus, jusqu’à 30 % des décès par opioïdes impliquent la prise de BZRA.
« Les médecins apprennent comment prescrire des médicaments, mais pas toujours quand ni comment cesser la médication », explique le Dr Kevin Pottie, chercheur à l’Institut de recherche Bruyère (IRB) et principal auteur du guide. « Ce guide de pratique fondé sur des données probantes s’avère le premier du genre pour nous aider à déprescrire les benzodiazépines BZRA ».
Le guide a été publié dans Le Médecin de famille canadien, la revue officielle du Collège des médecins de famille du Canada. Il a aussi reçu l’appui de l’Association des pharmaciens du Canada. Cet ouvrage vise essentiellement à fournir aux prescripteurs les outils dont ils ont besoin pour prendre une décision éclairée quant aux façons de diminuer la dose et de retirer ces médicaments du régime posologique de leurs patients.
Le guide a servi à l’élaboration de l’algorithme de déprescription des BZRA. Il s’agit d’un organigramme décisionnel conçu pour aider les cliniciens à décider du moment approprié pour déprescrire le BZRA chez leurs patients. Vous trouverez cet algorithme, ainsi que d’autres outils de déprescription, dans le site Web deprescribing.org.
Vous pouvez accéder au guide de déprescription des BZRA selon l’approche GRADE qui se trouve dans la revue officielle du Collège des médecins de famille.
Au sujet de l’équipe de recherche sur les lignes directrices en matière de déprescription de Bruyère
L’équipe de recherche sur les lignes directrices sur la déprescription de Bruyère, dirigée par Barbara Farrell, Pharm. D., se compose de scientifiques, de pharmaciens et de médecins qui ont entrepris leurs travaux en 2013 grâce à une subvention accordée par le gouvernement de l’Ontario par le biais du Fonds de recherche sur le système de santé (FRSS).
Au sujet de l’Institut de recherche Bruyère
L’Institut de recherche Bruyère soutient les chercheurs qui contribuent à créer un système de santé amélioré et plus adapté offrant les meilleurs soins possible aux patients, aux résidents et à leur famille. Fier partenaire de Soins continus Bruyère, de l’Université d’Ottawa et d’autres organismes, l’Institut de recherche Bruyère fournit des solutions pour améliorer la santé et les soins de santé offerts aux Canadiens vieillissants et aux populations vulnérables. Les travaux de l’Institut portent principalement sur les données probantes, l’évaluation du système de santé, la santé du cerveau, la gériatrie et la réadaptation, les soins primaires, les soins palliatifs et la santé mondiale. https://www.bruyere.org/fr/institut-de-recherche-bruyere
Pour entrevue, les médias sont invités à communiquer avec :
Eric Dicaire
Assistant en Communication, Institut de recherche Bruyère
(613) 662 – 5932
edicaire@bruyere.org