COVID-19 : Histoires de nos patients et résidents
De l'Algérie au Canada: L'aide n'a pas de frontières
Rédigé par Maha - Auxiliaire d’unité
Au début du mois de février 2021, l'unité de soins palliatifs a accueilli un patient mourant dont la plupart des membres de la famille vivent en Algérie. En raison des restrictions de voyage imposées par la Covid-19, les membres de sa famille n'ont pas pu se rendre au Canada. Par conséquent, ils n'ont pas pu assister à ses derniers moments de vie.
Grâce à des recherches et à une créativité technique, mes collègues Lindsay Reed, Jean-Claude Munyankindi et moi-même avons trouvé un moyen de connecter toutes les familles au Canada et en Algérie la veille de sa mort. La famille m'a demandé de pratiquer certains rituels islamiques pour les mourants. Avec l'aide de Mary-Anne, j'ai pu effectuer ces rituels pendant que la famille regardait par vidéoconférence. Nous avions deux Ipads à côté du patient. L'un diffusait des prières en continu, et l'autre permettait à la famille de participer à un appel vidéo. Les membres de la famille en Algérie et au Canada ont veillé sur le patient toute la journée, toute la nuit et jusqu'à son décès au lever du soleil.
Je suis heureuse de pouvoir dire qu'il a pu reposer en paix en compagnie de sa famille.
L'expérience de la pandémie dans les soins de longue durée
Rédigé par Lee Ann W. - Résidente en soins de longue durée à la Résidence Saint-Louis
Quand je regarde l’année qui vient de s’écouler, je pense que cela m’a rendue beaucoup plus réfléchie, parce qu’avant, j’étais du genre à ne jamais m’arrêter et je crois que cette nouvelle réalité vous oblige en quelque sorte à arrêter pour penser et faire une pause. Cela m’a fait réaliser à quel point mes amis comptaient pour moi, car je n’ai pas pu les voir. J’ai donc virtuellement parlé à certains d’entre eux. Mais je ne peux toujours pas dire : « Hé!, aimeriez-vous sortir pour un repas? » ou quelque chose comme ça, alors ça m’a fait prendre conscience que mes amis et ma famille comptaient beaucoup pour moi. C’est vraiment bien voir de voir l’attention que nous recevons ici. Pour ce qui est de notre sécurité, le personnel a fait de son mieux au début de la pandémie, puis les choses sont devenues très difficiles et il a été très dur de perdre certains membres de notre unité en même temps. Et les membres du personnel ont bien géré ça, ce qui m’a permis de les apprécier encore plus pour ce qu’ils font.
Je me souviens que j’ai fait une sortie juste avant que tout soit fermé. Je suis allée au CNA pour voir une comédie musicale. Et après cela, je ne pouvais plus y aller, et puis à midi le 13 mars, le confinement a commencé, et c’était plutôt effrayant, c’était comme si les loups étaient à la porte! Et la COVID-19 est tout d’un coup devenue très réelle pour moi. Nous devions rester dans le bâtiment, mais nous pouvions toujours aller manger ensemble dans la salle à manger. Être isolée dans ma chambre, c’était très difficile au début et c’était effrayant, parce que vous savez que quelque chose se passe, et puis j’ai dû aller dans une autre unité et on m’a déplacée dans une autre chambre pour être en sécurité, parce que mon test était négatif à ce moment-là, et puis j’ai eu des résultats positifs au test. À ce moment-là, j’étais terrifiée!
La COVID-19 a été une période d’isolement et de peur à traverser. Sur le plan positif, la COVID-19 nous a amené les auxiliaires d’unité et j’ai appris à les connaître. Et les membres du personnel qui sont partis, parce qu’ils sont tombés malades lors de la première vague, sont revenus, et cela a été très bien à cet égard; sur le plan de la sécurité, ils ont été très consciencieux à ce sujet et au premier signe d’un cas positif, ils ont tout fermé à nouveau, et pour être honnête, les éclosions sont incroyablement frustrantes et je suis très frustrée quand elles se produisent, mais en même temps c’est un peu comme le yin et le yang dans mon cerveau, je sais qu’ils doivent le faire pour empêcher la propagation de la maladie.
Maintenant, j’ai commencé à penser aux sorties, parce que j’ai été vaccinée et que mes amis prévoient se faire vacciner. Nous pensions sortir en février, mais nous ne pouvons toujours pas le faire, alors je pense qu’il vaut mieux attendre l’été, pour que nous puissions sortir et prendre un repas sur un patio, à l’extérieur pour être plus en sécurité. Parce que cela va me prendre un certain temps pour me sentir en sécurité et à l’aise de sortir à nouveau.