La concordance linguistique améliore l’expérience de soins de fin de vie chez les résidents sinophones
07/04/2025
Une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Medical Directors Association (JAMDA) révèle que la concordance linguistique dans les soins dispensés dans les foyers de soins de longue durée est associée à de meilleurs résultats en fin de vie pour les personnes âgées de langue chinoise.
L’étude menée dans des foyers de soins de longue durée (SLD) en Ontario, au Canada, comparait les résultats sur la santé des résidents sinophones dans les foyers de soins de longue durée (SLD) ethnocentrés (où ils étaient susceptibles de recevoir des soins dans leur langue primaire), par rapport aux foyers non ethnocentrés.
Les chercheurs ont constaté que les résidents de langue chinoise qui recevaient des soins dans les foyers où il y avait concordance linguistique étaient nettement moins susceptibles de se plaindre de douleurs fréquentes et intenses ou de recevoir des analgésiques par voie sous-cutanée vers la fin de leur vie, comparativement aux résidents dans des foyers non ethnocentrés.
« Il existe un besoin réel de fournir des soins culturellement appropriés qui reflètent la diversité ethnique de notre population », affirme Amy Hsu, Ph. D., chercheuse à l’Institut de recherche Santé Bruyère et professeure au Département de médecine familiale de l’Université d’Ottawa. « Les aînés issus de minorités qui ont besoin de soins de longue durée méritent d’être soignés dans un milieu de vie qui s’apparente à un milieu familial, entourés de gens avec qui ils peuvent converser et recevoir des soins conformes à leurs valeurs culturelles, et nous pouvons constater que la concordance culturelle et linguistique dans les soins procure des avantages considérables sur le plan de la santé, en particulier vers la fin de la vie. »
En outre, nous avons constaté que, quelle que soit la langue parlée dans le foyer, les résidents de langue chinoise avaient été plus souvent hospitalisés au cours des 90 derniers jours de leur vie que les résidents non sinophones. Les résidents des foyers de SLD ethniques chinois, quelle que soit leur langue principale, étaient également plus susceptibles d’être hospitalisés au cours des trois derniers jours de leur vie, même après la prise en compte d’autres variables sanitaires et démographiques.
Par ailleurs, la probabilité de décéder à l’hôpital était plus élevée chez les résidents sinophones que chez les résidents non sinophones, aussi bien dans les foyers où il y avait concordance linguistique que ceux où il y n’avait pas cette concordance linguistique.
« Des recherches antérieures ont effectivement mis en évidence que les Chinois avaient plus fréquemment recours aux soins actifs que les gens issus de la population générale », explique l’auteur principal, Prabasha Rasaputra, M. Sc., assistant de recherche à l’Institut de recherche Santé Bruyère. « Cette constatation tient peut-être à la réticence culturelle à s’engager dans une planification avancée des soins, d’où l’importance d’un environnement de soins où la langue concorde avec celle des résidents, afin que ceux-ci puissent communiquer de manière efficace avec leurs fournisseurs de soins de santé. »
L’étude en question, « End-of-life acute care use and pain-related outcomes in Chinese-speaking residents in Canadian long-term care homes », a été publiée dans le Journal of the American Medical Directors Association.
L’Institut de recherche Santé Bruyère mène des recherches de classe mondiale en vue de maximiser la qualité de vie et de façonner l’avenir des soins de santé. Intimement liée à un centre universitaire des sciences de la santé, notre recherche appuie les soins fondés sur des données scientifiques en privilégiant les domaines du vieillissement, des soins de longue durée, des soins palliatifs, de la réadaptation et du rétablissement, ainsi que de la responsabilité sociale. Pour en savoir davantage, rendez-vous au www.bruyere.org/fr/home.
L’ICES est un institut de recherche et d’analyse indépendant et à but non lucratif qui exploite les informations sur la santé de la population pour produire des connaissances sur un vaste éventail de questions liées aux soins de santé. L’ICES mène des études et des analyses de pointe pour évaluer les politiques de santé, la prestation des soins et les retombées sur la population. Les connaissances qui y sont développées sont hautement réputées autant au Canada qu’à l’étranger et sont largement mises à profit par les pouvoirs publics, les hôpitaux, les planificateurs et les praticiens pour prendre des décisions concernant la prestation des soins de santé et pour élaborer des politiques. Pour les dernières nouvelles concernant l’ICES, suivez-nous sur BlueSky en cherchant le nom d’utilisateur @ICESOntario.
Cette étude est financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et par Santé Canada.