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L’endroit où les personnes cancéreuses passent les 100 derniers jours de leur vie

16/11/2022

Selon les recherches, la plupart des gens préfèrent mourir à domicile, mais une nouvelle étude de l’ICES, de l’Université McMaster et de l’Institut de recherche Bruyère révèle que les personnes mourant d’un cancer ont passé la majorité de leurs derniers jours dans des établissements de soins de santé ou à domicile sans services de soutien.


Les 100 derniers jours de vie des personnes cancéreuses sont marqués par une augmentation de l’utilisation et des coûts des soins de santé, car si elles font l’objet de traitements vigoureux, ces personnes souffrent souvent de douleurs intenses.


L’étude, publiée dans la revue Cancer Medicine, décrit les divers milieux de soins auxquels les patients ontariens ont accès lorsqu’ils meurent d’un cancer, notamment le service des urgences, l’hôpital, les unités de soins palliatifs, les soins continus complexes ou le service de réadaptation, les soins de longue durée et les jours passés à l’extérieur des établissements de soins. Les chercheurs ont constaté que les gens passaient en moyenne 26 jours dans des établissements de soins, 26 jours dans un milieu communautaire à recevoir des soins au cabinet de leur médecin ou auprès de services de soins à domicile, et 48 jours à domicile sans recevoir de soins.


« Selon les recherches, les patients mourant d’un cancer souhaitent conserver leur indépendance et leur autonomie et la plupart d’entre eux mentionnent qu’ils préfèrent mourir à domicile », explique l’auteur principal, Abe Hafid, analyste en statistique au Département de médecine familiale de l’Université McMaster. « Bien que tous les patients ne souhaitent pas mourir à domicile, notre étude révèle qu’il pourrait y avoir un décalage entre les préférences des gens et les soins qu’ils reçoivent réellement en fin de vie. »


L’étude réalisée entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017 a porté sur 125 755 personnes décédées d’un cancer en Ontario, et a révélé que :

 

  • Les personnes passaient de plus en plus de temps dans les établissements de soins à mesure qu’elles approchaient de la mort (six jours par semaine en moyenne à domicile et un jour par semaine dans un établissement de soins 14 semaines avant le décès; trois jours par semaine en moyenne à domicile et quatre jours par semaine dans un établissement de soins au cours de la dernière semaine de vie).
  • Parmi ces personnes, 24 % sont mortes d’un cancer du poumon, 7 % d’un cancer du sein, 7 % d’un cancer colorectal, 7 % d’un cancer du pancréas, 5 % d’un cancer de la prostate et 50 % d’autres types de cancer.
  • Les personnes atteintes d’un cancer virulent (p. ex. cancer du pancréas et du poumon) ont passé moins de jours en établissement que celles atteintes d’un cancer moins virulent (p. ex. cancer du sein et colorectal).

 

Bien que les différences observées soient marginales, la tendance générale indique que plus le revenu du quartier augmente, moins les patients passent de jours en établissement et plus ils en passent à domicile. Les personnes dont le revenu du quartier est le plus faible ont passé moins de jours à domicile en bénéficiant de soins que les personnes dont le revenu du quartier est le plus élevé. Il s’agit d’une ressource qui, idéalement, ne varierait pas en fonction du revenu dans un système de soins de santé universel.


« Nous devons mieux aider les cancéreux à communiquer leurs préférences en matière de soins et ainsi prodiguer des soins conformes à l’objectif », explique l’autrice en chef, Sarina Isenberg, Ph. D., titulaire de la chaire de recherche par méthodes mixtes en soins palliatifs à l’Institut de recherche Bruyère et professeure adjointe au Département de médecine de l’Université d’Ottawa. « De même, ces constatations soulignent la nécessité d’offrir davantage de services publics en matière de soins palliatifs à domicile et dans la collectivité, afin d’alléger le fardeau émotionnel et financier auquel les proches aidants peuvent se heurter à domicile. »

 
L’étude, intitulée « Describing settings of care in the last 100 days of life for cancer decedents: a population-based descriptive study », a été publiée dans la revue Cancer Medicine.


Auteurs : Hafid A., Howard M., Webber C., Gayowsky A., Scott M., Jones A., Hsu A., Tanuseputro P., Downar J., Conen K., Manuel D., Isenberg S.


L’ICES est un institut de recherche indépendant à but non lucratif qui utilise des renseignements sur la santé de la population afin de produire de l’information sur un large éventail de questions liées aux soins de santé. Nos données probantes impartiales fournissent des mesures de rendement du système de santé, une meilleure compréhension du changement des besoins en soins de santé des Ontariens, et stimulent les débats sur les solutions pratiques pouvant être mises en place afin d’optimiser l’utilisation de ressources limitées. Les connaissances de l’ICES sont très réputées au Canada et à l’étranger, et sont largement utilisées par le gouvernement, les hôpitaux, les planificateurs et les praticiens à des fins de décisions concernant la prestation de soins et d’élaboration de politiques. En octobre 2018, l’institut, anciennement appelé Institute for Clinical Evaluative Sciences, a adopté l’acronyme ICES comme nom officiel. Pour les dernières nouvelles concernant l’ICES, suivez-nous sur Twitter : @ICESOntario


L’Université McMaster, l’une des quatre universités canadiennes figurant parmi les 100 meilleures universités du monde, est réputée pour son innovation en matière d’apprentissage et de découverte. Elle compte 34 000 étudiants et plus de 195 000 anciens étudiants répartis dans 162 pays. L’École de médecine Michael G. DeGroote jouit d’une réputation mondiale en matière d’avancement de l’enseignement et est reconnue dans le monde entier pour l’intensité de ses activités de recherche et le développement d’une médecine fondée sur des données probantes. Mcmaster.ca


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