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Un doit qui pointe an une capteur

Crédit photo: CBC ottawa

Le déclin cognitif peut-il être détecté par des capteurs?

18/01/2019

Selon la Société Alzheimer du Canada, en 2016, 564 000 Canadiens vivaient avec la maladie d’Alzheimer ou un autre type de démence. D’ici 2031, on prévoit que ce nombre sera presque le double, touchant jusqu’à 937 000 personnes.

L’un des principaux défis dans le traitement de cette maladie consiste à déceler rapidement les troubles de la mémoire et à en assurer le suivi à long terme. C’est ce qui motive les chercheurs à travailler sans relâche pour mettre au point de nouvelles stratégies de détection précoce. Toutefois, une fois le diagnostic de démence posé, quelle est la meilleure façon de suivre l’évolution de la maladie? Comment pouvons-nous mesurer à quel point la mémoire d’une personne se détériore?

La méthode la plus courante d’évaluation de la personne atteinte de trouble de la mémoire se déroule en clinique, de façon périodique.

« Nous demandons aux personnes ayant des troubles de la mémoire et à leur famille d’essayer de se souvenir des changements qui sont survenus lentement au cours des derniers mois, voire des dernières années », explique le Dr Neil Thomas, chercheur à l’Institut de recherche Bruyère et à l’Université d’Ottawa et neurologue cognitif au Programme de la mémoire Bruyère. « Le problème, c’est qu’il peut être difficile de se rappeler d’exemples précis qui se sont produits il y a longtemps, de sorte que les exemples récents ont plus de poids dans l’histoire que la personne raconte au médecin. »

C’est pourquoi le Dr Thomas cherche de nouvelles façons d’évaluer les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’autres types de démence. Pour atteindre ses objectifs, il dirige une équipe qui a recours à des capteurs installés à domicile pour suivre la trace des principaux marqueurs pouvant donner des indications sur le déclin de la mémoire avec le temps.

« Ces capteurs sont placés dans toute la maison du patient et peuvent nous renseigner sur l’activité physique, le sommeil, l’observance du traitement et les autres activités quotidiennes qui prennent diverses formes à mesure que la mémoire des gens commence à diminuer », précise le Dr Thomas. 

 
Le système consiste en des capteurs infrarouges qui sont fixés au mur de chaque pièce de la maison de la personne, ce qui permet de savoir combien de temps les gens passent dans chaque pièce et les déplacements entre chacune des pièces. Ce système comporte aussi un pilulier électronique qui enregistre le moment où la personne atteinte de démence prend ses médicaments, une montre-bracelet qui détecte son activité et un pèse-personne électronique. Ces capteurs collectent des données en continu, que l’on peut ensuite utiliser pour obtenir un tableau plus clair du fonctionnement quotidien du patient. Les analystes de données peuvent alors examiner les données pour étudier les principaux indicateurs de perte de mémoire, comme le fait que la personne atteinte de démence a oublié de prendre ses médicaments ou qu’elle passe moins de temps hors du domicile, ce qui peut donner à ce système un avantage sur les bilans périodiques qui ont habituellement lieu en clinique.

Le Dr Thomas conclut sur cette note : « Il est certain qu’il faudra d’autres tests pour savoir si cet outil est viable pour l’évaluation non intrusive de la mémoire et du fonctionnement quotidien, mais à ce jour, il représente un réel potentiel. »