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La classe pose devant un mural de design

Des étudiants en design industriel s’attaquent aux problèmes auxquels se heurte la personne atteinte de démence

13/05/2019

La salle de classe où se tient l’atelier de design industriel de deuxième année est tout à fait à l’image de ce que le mot « design » évoque : l’atelier d’un inventeur, un centre d’énergie et de création.

C’est dans cette salle que madame Chantal Trudel, professeure à l’Université Carleton, et madame Yana Klimava, monitrice contractuelle, défient leurs étudiants de revoir la façon d’aborder le design industriel. Cette année, elles leur ont demandé d’examiner les obstacles que doit surmonter la personne âgée atteinte de démence.

Comme l’explique madame Trudel, la façon dont une chose est conçue, comme un téléphone cellulaire ou un édifice, marginalise certains groupes de personnes. Cet atelier vise justement à montrer aux étudiants comment le design industriel peut servir à aider d’autres personnes.

Les étudiants étaient prêts à relever le défi. Le Dr Frank Knoefel de l’Institut de recherche Bruyère et la directrice de recherche, madame Karen de Libero, ont d’abord fait état des difficultés auxquelles la personne atteinte de démence est confrontée. Puis, les étudiants ont été répartis en groupes et se sont mis au travail. Pendant trois semaines, ils ont élaboré des solutions technologiques et en ont fait l’essai dans des modèles réduits de logements tels qu’on les trouve au Village Bruyère et des modèles de résidences génériques, comme des maisons à deux étages, des bungalows et des logements en copropriété.

En s’inspirant des travaux réalisés dans l’appartement intelligent SAM3 d’AGE-WELL, aménagé à l’Hôpital Élisabeth-Bruyère, et guidés par des chercheurs de l’Institut de recherche Bruyère et de l’Université Carleton, les étudiants ont inventé des technologies de soutien non intrusives pouvant facilement servir dans le domicile d’une personne atteinte de démence.

C’était tout un défi que de créer des produits de taille très réduite, invisibles pour les résidents de la maison. L’objectif était contraire à ce que certains avaient l’habitude de faire. Comme l’explique une étudiante, Julie Bourgoin, les « objets sont habituellement conçus de façon à être visibles. Or, ce qui était intéressant dans ce projet, c’était de concevoir des objets de façon qu’ils ne soient pas visibles. »

Les étudiants y sont pourtant arrivés. Shiva Moin, par exemple, a conçu des capteurs domestiques intelligents qui ne ressemblaient pas à ceux qu’on a l’habitude de voir. L’objectif est d’aider le résident à accepter la présence chez lui d’un système de surveillance intelligent qui pourrait servir à recueillir des données essentielles sur sa santé et à améliorer la qualité de leurs soins.

Alex Kulic, un autre élève de la classe, a cherché à savoir si certaines odeurs pourraient aider la personne âgée atteinte de démence à reconnaître l’endroit où elle se trouve, à savoir l’heure qu’il est ou à savoir si elle devrait dormir à cette heure-là. Les odeurs réconfortantes pourraient aider à calmer l’anxiété et réduire le risque d’errance nocturne.

Dans l’ensemble, les étudiants ont trouvé l’expérience enrichissante.

Comme l’explique Shiva, le projet lui a fait comprendre que le design industriel ne se résume pas à fabriquer de beaux objets. Il consiste à étudier le rapport entre l’utilisateur et le produit et l’incidence de ce produit sur la vie de l’utilisateur.