La transition des données probantes vers la pratique
20/10/2025
Comment les données probantes s’intègrent-elles aux soins? Il est difficile de passer directement de la recherche à la pratique. Pour soutenir les soins de santé fondés sur des données probantes, une boucle de rétroaction visant à assurer une utilisation judicieuse des connaissances est essentielle.
Les courtières du savoir passent leur temps au cœur de cette boucle, échangeant des renseignements avec d’autres personnes, les titulaires d’autres postes et d’autres organisations. Il s’agit d’un rôle défini par la création de liens et conçu pour rendre utile et réalisable le transfert des connaissances afin de les confier à ceux et celles qui les mettront en pratique.
Quatre courtières du savoir travaillant aux Centres d’apprentissage, de recherche et d’innovation (CARI) en soins de longue durée de l’Ontario de Santé Bruyère ont fait part de leur engagement en faveur de la communication collaborative des connaissances dans le secteur.
« On peut obtenir de meilleurs résultats grâce à la communication collaborative des connaissances, car celle-ci fait appel aux personnes directement concernées par nos travaux, dont la vie dépend des résultats, a déclaré Rachel Lithopoulos. Il ne serait pas judicieux de prendre des décisions ou de choisir une solution sans collaborer avec les partenaires concernés. »
« Nous synthétisons et communiquons les apprentissages, ce qui permet aux gens d’accéder plus facilement à des renseignements et à des conseils utiles lorsqu’ils en ont besoin, a ajouté Michelle Fleming. Le secteur des soins de longue durée a été mis à rude épreuve, en particulier au cours des cinq dernières années. En mettant des outils fondés sur des données probantes à la disposition des professionnels, nous contribuons à la prestation de soins de haute qualité. »
Tous et toutes ont considéré leur rôle comme un pont entre les expériences pratiques sur le terrain (comme celles des résidents, des aidants et des membres de l’équipe de soins de longue durée), les chercheurs et les décideurs. La collaboration vise à instaurer un dialogue et à favoriser l’apprentissage mutuel entre les partenaires, tout en veillant à ce que les formations et les outils élaborés reflètent les expériences, les besoins et les obstacles réels.
« Pour moi, la “collaboration” signifie que le savoir n’est pas quelque chose que nous transmettons, mais que nous créons ensemble, a affirmé Ashley Flanagan. La communication collaborative des connaissances favorise leur mise en pratique et leur durabilité. Lorsque les gens constatent que leurs expériences quotidiennes se reflètent dans la ressource ou la formation finales, ils sont beaucoup plus enclins à en promouvoir l’utilisation et l’intégration dans leur pratique. »
Cela renforce non seulement la mise en pratique, mais aussi la confiance et la compréhension. Ce processus demande du temps, un engagement profond et continu, et il revêt une importance capitale lorsqu’il s’agit de promouvoir l’équité et l’inclusion dans les soins de santé.
Rachel Ozer a expliqué les défis qui se posent lorsque les lignes directrices sur les pratiques exemplaires semblent irréalistes ou ne tiennent pas compte du contexte particulier des soins de longue durée. Le résultat est non seulement frustrant, mais peut même s’avérer contre-productif. La confiance s’effrite. L’adhésion diminue.
« Lorsque nous proposons un apprentissage en ligne ou une formation, notre approche donne aux équipes la possibilité d’explorer les pratiques exemplaires et de prendre leurs propres décisions quant aux mesures à adopter dans leur contexte, a expliqué Mme Ozer. Nous préconisons en effet la mise en œuvre de pratiques exemplaires fondées sur des données probantes, mais les foyers de soins de longue durée choisissent et appliquent celles qu’ils jugent les plus utiles et les mieux adaptées à leur situation. L’objectif est de soutenir leurs priorités. »
Le rôle des courtières du savoir s’est avéré indispensable pour la réussite des travaux des CARI de l’Ontario. Leur expérience démontre qu’il est possible de passer des données probantes à la pratique grâce à la collaboration et à la compréhension mutuelles. Sans cela, les données risquent d’être mises de côté, ignorées ou dépourvues de l’utilité nécessaire pour apporter des changements importants.
« La communication narrative est une forme puissante de transfert des connaissances, a indiqué Mme Flanagan, en évoquant les leçons apprises en tant que courtière du savoir. Associer les données probantes à l’expérience vécue peut inciter les gens à passer de la prise de conscience à l’action d’une façon que les données ne peuvent faire à elles seules. »
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Les Centres d’apprentissage, de recherche et d’innovation pour les foyers de soins de longue durée de l’Ontario (l’Ontario CARI) rehaussent la qualité des soins et de la vie pour les résidents de toute la province. Les CARI sont financés par le gouvernement de l’Ontario. Le programme est exécuté par Baycrest Academy for Research and Education, L’institut de recherche Santé Bruyère, et l’Institut Schlegel de recherche sur le vieillissement de l’Université de Waterloo. Les CARI de l’Ontario ont été mandatés pour agir à titre de centres de ressources pour le secteur en offrant des formations et en diffusant des recherches et des innovations afin d’améliorer la santé et le bien-être des personnes qui vivent et travaillent dans des foyers de SLD.