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Institut de recherche Bruyère

Rapports de Bruyère

Surveillance de l’évolution des symptômes chez les patients en soins palliatifs : un examen rapide de Bruyère

Sommaire

L’échelle d’évaluation des symptômes d’Edmonton (EESE) ou sa version révisée (EESE r) est recommandée dans le Programme de soins palliatifs de l’Ontario pour la surveillance de l’évolution des symptômes chez les patients atteints de maladies évolutives avancées comme le cancer. Cependant, sa mise en œuvre en Ontario n’a pas été concluante et en voici certaines des raisons : (i) l’utilisation de cet outil est fastidieuse et chronophage; (ii) les professionnels de la santé ont l’impression que ses résultats n’ont pas changé le déroulement du traitement.

L’équipe des soins palliatifs de Bruyère s’intéresse aux données relatives aux effets de l’utilisation de l’ESAS/ESAS R dans la surveillance des symptômes sur la qualité des soins et la satisfaction des patients et des soignants, ainsi qu’aux données sur la fréquence optimale d’utilisation de l’EESE/EESE r dans un milieu de soins palliatifs peu complexe associé à un faible taux de mises en congé de personnes en vie.

Nous avons entrepris cet examen rapide pour évaluer les données sur l’effet de l’utilisation de l’EESE/EESE r et les stratégies de mise en œuvre efficaces (p. ex. fréquence, qui l’utilise et comment) afin d’améliorer son utilisation dans la surveillance de l’évolution des symptômes chez les patients en soins palliatifs. Nous avons cerné cinq lignes directrices et 10 études qui répondaient à nos critères d’inclusion.

 

D’après nos observations :

 

Retombées pour la pratique


  1. On devrait utiliser un outil normalisé (comme l’EESE r) pour surveiller l’évolution des symptômes chez les patients, car il a été démontré qu’il améliore la maîtrise des symptômes.
  2. Au départ, l’évaluation des symptômes à l’aide de l’EESE devrait être effectuée quotidiennement et la fréquence devrait être guidée par la suite par les changements dans l’état, les besoins et le plan de soins du patient, comme le recommandent les lignes directrices cliniques.
  3. Il a été proposé d’avoir recours à la collaboration (p. ex. par l’intermédiaire de réunions d’équipes interdisciplinaires et de partages d’expériences et de données entre les régions) pour améliorer l’utilisation de l’ESAS dans les soins aux patients.
  4. Il a été proposé d’informer et de former le personnel et les patients pour améliorer la mise en œuvre de l’EESE/EESE r

Retombées pour la recherche


  • On doit recueillir les expériences des unités et des centres d’excellence de la province et du pays en général (p. ex. les unités de soins palliatifs de l’Hôpital Princess Margaret de Toronto, de l’Hôpital Grey Nuns d’Edmonton et l’Hôpital Saint Boniface de Winnipeg) et en faire le suivi pour améliorer les données sur la fréquence et l’utilisation optimales de l’EESE/EESE r.
  • Il faut effectuer des recherches pour déterminer si une utilisation moins fréquente (p. ex. le jour 1, le jour 4 et 1 fois par semaine) permettrait d’améliorer les taux d’utilisation et d’acceptation de l’EESE/EESE r sans aggraver la maîtrise des symptômes ni omettre de noter des changements dans l’état des patients.
  • Il faut effectuer des recherches pour comparer l’utilisation quotidienne de l’EESE et une utilisation moins fréquente.
  • Il faut effectuer des recherches pour déterminer si l’adoption et l’utilisation de l’EESE par les patients et le personnel pourraient être améliorées par des approches inclusives afin d’augmenter la sensibilisation aux avantages de cet outil.
  • Il faut effectuer des recherches sur la façon d’utiliser l’EESE de manière optimale chez les patients dont l’état cognitif est altéré.
  • Il faut effectuer des recherches afin de déterminer si l’établissement de points de repère pour la maîtrise des symptômes à l’aide de l’EESE r est utile pour améliorer les soins aux patients.